Vue de Belgique, Saint-Nazaire rime avec Tintin... |
Deux apprentis journalistes, un Flamand et un Wallon, passent quelques jours dans la ville. Sur les traces du reporter à la houppette.
Trois pages et demie. C'est la place qu'occupe Saint-Nazaire dans les aventures de Tintin. « Trente-huit vignettes dans Les sept boules de cristal », précise Jean-Claude Chemin, avec la précision du tintinophile passionné. Cette apparition somme toute modeste dans la saga du héros d'Hergé nourrit les liens privilégiés entre la ville portuaire ouverte sur l'océan et le reporter intrépide et globe-trotter.
Chris Van der Borght et Laurent Henrard en écrivent une nouvelle page. Ces deux étudiants belges en journalisme ont débarqué à Saint-Nazaire vendredi. Ils participent en effet à la Belgodyssée, imaginée par la RTBF, la télévision publique francophone de Belgique. L'entremise d'une fondation royale a permis d'impliquer la télévision flamande dans le projet.
Ainsi, huit sites européens (Bruxelles, Prague, Oslo, Genève, Milan, l'Écosse, Cheverny et Saint-Nazaire), liées aux aventures de Tintin, forment autant d'étapes d'un itinéraire journalistique. Dans chacune d'elles, un couple bilingue franco-néerlandais est envoyé en reportage. Chaque reporter doit rapporter de son séjour express trois reportages, pour la télévision, la radio et la presse écrite.
« Tintin a-t-il le pied marin ? » Telle est la question que pose Laurent Henrard. Étudiant de l'école de journalisme de l'université catholique de Louvain-la-Neuve, il étudie plus largement la place des bateaux dans les albums de Tintin. Son homologue flamand, Chris Van der Borght, se livre quant à lui à un micro-trottoir pour sonder les Nazairiens sur leur connaissance des liens de Tintin avec leur ville.
Il avoue sans langue de bois qu'il espérait embarquer pour Oslo, Prague ou Milan. Mais ne regrette finalement pas son escale nazairienne. Pour les deux journalistes, l'important est de se confronter aux réalités du terrain. Et de profiter de la présence d'équipes professionnelles télé et radio pour boucler leurs reportages. Avec aussi l'espoir d'emporter le premier prix de ce qui reste d'abord un concours. Les « six mois de stage rémunéré à la télévision », ne laissent pas indifférent Laurent Henrard, alléché par l'aubaine.
En attendant le verdict, fin décembre, les deux étudiants auront appris à échanger et à travailler ensemble. Ce qui reste souvent un défi pour des journalistes belges habitués à la séparation linguistique du royaume. « Il a fallu la dernière crise politique entre Flamands et Wallons pour que les organes de presse prennent conscience de leur méconnaissance et incompréhension de l'autre moitié du pays », s'étonnent les deux jeunes hommes. Grâce à Tintin, ce héros francophone adopté par les Flamands et aux aventures universelles, l'unité de la Belgique passe aussi par Saint-Nazaire.
Didier BLIN.
Pratique. Les reportages de l'étudiant francophone seront diffusés le vendredi 21 novembre à 20 h 15 sur la RTBF1, le samedi 22 dans le quotidien Vers l'avenir et à 15 h sur la radio Vivacité (www.vivacite.be, émission Grandeur nature)