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Agent infiltré ?
Jean-Emile Laboureur et le capitaine Bordure
vendredi 9 juin 2017
Affecté à Saint-Nazaire, de 1917 à 1919, comme interprète auprès des troupes américaines, Jean-Émile Laboureur a laissé de magnifiques dessins et gravures sur la présence des Sammies en ville et sur le port.
Né à Nantes en 1877, cousin du caricaturiste Jules Grandjouan, Laboureur fut un des fondateurs du salon des Peintres-Graveurs indépendants auxquels étaient associés Matisse et Picasso.
Ami, entre autres, de Toulouse-Lautrec, d’Apollinaire et de Marie Laurencin, il participa à l’aventure du cubisme et illustra les livres de Colette, de la comtesse de Noailles, d’Oscar Wilde et de Malraux, et fut le défenseur de la cause des artistes immigrés.
Syldavie
La guerre terminée, Laboureur revint dans la région nazairienne avec son épouse. Le couple se fit construire une maison à Pénestin. Ces séjours lui inspirèrent de nombreuses gravures sur les paysages de Brière et des marais salants qu’il parcourait à bord de sa voiture, une superbe Delage. Il mourut à Pénestin en 1943 des suites d’une maladie.
Mais quel rapport avec un capitaine Bordure ? Non, Jean-Émile Laboureur n’était pas un agent infiltré du sinistre régime qui allait s’en prendre quelques années plus tard à la paisible Syldavie. Capitaine Bordure, c’était le nom sous lequel Laboureur signait les vraies-fausses-permissions qui lui permettaient d’échapper à la routine militaire. Un nom qu’il avait emprunté à Alfred Jarry et à l’univers d’Ubu.
